Flanquée au pied de la montagne de Sidi Othmane, à égale distance de Berkane,Nador et Cap de l’eau, Zaio se présente comme une ville sans perspectives d’avenir. Telle est , du moins ,l’image qui est renvoyée par les slogans : « ville oubliée, marginalisée,exclue, sinistrée », scandés lors de nombreuses manifestations.Le vent du printemps arabe a soufflé sur la ville et les jeunes se sont mobilisés pour dénoncer “Le fassad”,sortir dans la rue,marcher et crier pour faire entendre leur voix, dans un pays où il faut crier pour être entendu.Mais,” le 20 février est passé” et les manifestations ont continué. elles se sont multipliées au point de perdre de leur intérêt aux yeux de la population qui voyait dans certains rassemblements des occasions où chacun trouvait son compte, et agissait de façon à marquer sa présence,surfer sur la vague, anticiper sur la campagne électorale, maintenir la pression sur le conseil municipal, échanger des accusations ou instrumentaliser le mouvement. A la longue ,ces manifestations ont fini par faire partie intégrante du décor d’une ville où les douze mois de l’année s’appellent : Tayebi, Tinemlal, Hassan bnou Tabit, commissions d’enquête, nouveau lycée, hôpital, O N E, O N E P , biens publics , marchands ambulants, logement illégal … avec une pause durant le mois de Ramadan et le retour des émigrés. Le gouvernement a répondu, à sa façon, sur deux points. Quant aux autres , ils soulignent cette étrange propension au conflit, l’incapacité pour une grande famille de gérer ses problèmes dans la sérénité, et surtout l’incompréhensible écart entre la réalité d’une ville, la simplicité et la convivialité de ses gens , la prégnance de la solidarité et la perception négative qui en est commercialisée.
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